Fil Bleu N°6 du 26 mars 2024

INITIATIVES SANTÉ

Un magnifique programme !
Clinique Esquirol Saint Hilaire et Calabet, Agen (47)

Le mercredi 20 mars, à compter de 14 heures, la Clinique Esquirol Hilaire et Calabet s’est largement mobilisée pour sensibiliser le plus grand nombre à l’importance du dépistage du cancer colorectal. Dans l’après-midi, des stands installés dans le hall accueillaient les patients, les visiteurs et les professionnels de l’établissement. Action cancer 47, le Comité de cancérologie, La Ligue contre le cancer, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), la section sport santé du SUA L&G (agence sportive agenaise de rugby) et des personnes de Mon espace santé, une sophrologue et coach avaient répondu présent. Un côlon gonflable prêté par un laboratoire suscitait lui aussi l’intérêt.

A 18 heures, la parole a été donnée aux professionnels de santé pour une conférence en présentiel mais aussi accessible en visio et traduite en langue des signes. « La présence des interprètes en langue des signes depuis des années lors de nos conférences permet à cette population souvent oubliée de s’informer », complète Isabelle Vernis, attachée de direction. Le médecin du CRCDC, Elisabeth Angot Rigol, a présenté les enjeux du dépistage. Le gastro-entérologue, Rémy Cayla, a parlé endoscopie et exérèse d’un polype, Maël Chalret du Rieux, chirurgien viscéral, a expliqué pourquoi et comment de la chirurgie colorectale et Galaad Bernard Faure, radiothérapeute, a évoqué le traitement par radiothérapie. Puis, Régis Meyran, directeur de l’offre de soins, a présenté le projet Guidance, qui vise à associer les usagers à l’amélioration de la prise en charge en chimiothérapie ainsi que le bilan de stomathérapie en hospitalisation de jour. Et comme pour chaque conférence le mot de la fin a été confié à une association, soit à Yan Baudoux président de Action Cancer 47, qui a récemment fourni des tablettes pour les patients de chimiothérapie et en soins palliatifs.

Un magnifique programme !

4 recettes pour un côlon
Clinique Chirurgicale de Martigues, Martigues (13)

Le 20 mars, le service qualité et la diététicienne de la Clinique Chirurgicale de Martigues se sont mobilisés pour sensibiliser les patients et les visiteurs au dépistage du cancer colorectal. Des illustrations pédagogiques, des flyers informatifs et une vidéo sur les enjeux de la prévention et les modalités de dépistage étaient proposés.

En mettant l’accent sur l’intérêt d’une nutrition saine, la diététicienne de la clinique a largement contribué à la réussite de l’action Mars Bleu. Les légumineuses étaient à l’honneur. L’occasion de découvrir comment cuisiner des bouchées aux légumes, un gratin aux figues et aux amandes, une salade de pois chiches aux épinards et à la morue ou des barres énergétiques à cuire ou pas au four.

Un public nombreux désireux de comprendre
Pôle Santé République, Clermont-Ferrand (63)

« Comme chaque année au Pôle Santé République, un groupe de travail pour préparer Mars Bleu – composé de médecins et d’administratifs – se structure », raconte Maxime Pagès, responsable de la communication. « Les idées, des plus simples aux plus originales, fusent. Certaines sont ensuite retenues pour proposer un programme sympa. »

Ainsi, outre des actions ludiques, le Pôle Santé République a organisé le 21 mars, en collaboration avec la maison ASM Sport-Santé, une conférence accessible à tous et libre d’accès sur le thème du cancer du côlon. Le Dr Guillaume Mathivon, hépato-gastro-entérologue, le Dr Catherine Mattevi, chirurgien viscéral et digestif, le Dr Claire Morel, médecin au Centre de santé de l’ASM, et Mathilde Fungenzi ont présenté les enjeux du dépistage et les modalités de prise en charge du cancer colorectal. Les bénéfices de l’activité physique adaptée et sa pratique en Auvergne ont aussi été évoquées. Les intervenants ont rappelé l’importance de la prévention, du dépistage et ont répondu aux diverses questions lors d’un échange convivial. À l’issue de la conférence, la cinquantaine de participants a pu se délecter avec un buffet concocté par Wilfrid Chaplain, chef à l’hôtel-restaurant, Le Radio, étoilé au Guide Michelin.

« La collaboration : buffet / conférence s’est avérée une manière efficace d’attirer du monde. Parce qu’il y encore beaucoup de chemin à faire ! Beaucoup de personnes, y compris le personnel de santé, méconnaissent encore cette campagne de dépistage. » 

Découvrir le reportage France 3 Auvergne au Pôle Santé : Mars bleu – dépister mieux soigner

Le succès du vélo smoothie
Hôpital Privé des Peupliers, Paris (75)

Durant deux jours, l’Hôpital Privé des Peupliers a vécu au rythme de Mars Bleu. Les stands installés dans le hall de la clinique ont permis au public, aux patients et au personnel de feuilleter de multiples documents informatifs. Une soixantaine de personnes a pu être sensibilisée à l’importance d’une alimentation saine et équilibrée et d’un dépistage précoce à partir de 50 ans, notamment grâce à la distribution de kits. Ces journées dédiées à la prévention ont été organisées par Catherine Desmeules, coordinatrice du parcours de soins et chef de projet de l’Institut de cancérologie des Peupliers, en collaboration avec les professionnels de soins de support : diététiciennes, psychologue et éducatrice d’activité physique adaptée.

Cette campagne de prévention était animée par une activité ludique : le vélo smoothie qui permettait à chacun de concocter une boisson à base de fruits et de légumes frais. Les diététiciennes et l’éducatrice d’activité physique adaptée ont donné de nombreux conseils pour apprendre à connaître les aliments riches en fibres et à équilibrer les repas. Un quiz permettait de tester ses connaissances.

De plus, grâce à un côlon pédagogique, la chargée de prévention au Centre régional de coordination des dépistages des cancers a pu illustrer la différence entre un polype, une tumeur et les maladies inflammatoires du côlon. Et puis comme chaque année à 12h30 le 19 mars, les professionnels se sont rassemblés pour la traditionnelle photo Mars Bleu.

INFOGRAPHIE

GRAND ANGLE

Challenge mandalas
Hôpital Privé Paul d’Egine, Champigny-sur-Marne (94)

À l’Hôpital Privé Paul d’Egine, le personnel s’est converti au mandala. Cette année, Marie Le Vourc’h, chargée de mission qualité et communication, et Carina Matias da Silva, assistante de cancérologie, ont distribué dans tous les services une boîte de feutres et un mandala à colorier. « Tout le monde s’est prêté au jeu », se félicitent ces dames. Les Mandalas ont été ensuite exposés à l’accueil de l’établissement et soumis au vote des soignants mais également de tous les patients de passage dans le hall de l’accueil. Les vainqueurs ont remporté une « brunch box » garnie. Le mandala est proposé à certains patients durant leurs phases de traitement car cette activité de coloriage demande de la concentration et favorise via la gestion des couleurs l’expression d’un ressenti.

Et puis des sets de table ont été réalisés et utilisés durant le mois de mars. Dessus, les thèmes de la campagne de prévention du cancer colorectal et les coordonnées des gastro-entérologues de l’établissement étaient repris. Enfin, des volontaires ont participé le samedi 23 mars à la mobilisation au centre commercial du Val-de-Fontenay, organisée par les pôles cancérologie Île-de-France du groupe.

Les conférences, ça marche !
Hôpital Privé Dijon-Bourgogne, Dijon (21)

Après un premier essai concluant à l’occasion de « Movember », l’établissement a réitéré l’expérience pour Mars Bleu. Le 19 mars, à 19h, pour mobiliser l’ensemble du personnel de jour comme de nuit, environ 50 personnes ont assisté à la conférence préparée par les chirurgiens viscéraux et digestifs et les praticiens gastro-entérologues exerçant à l’Hôpital Privé Dijon-Bourgogne. « Ils ont insisté sur l’importance du dépistage face au cancer colorectal, comment prévenir la maladie et quels étaient ses symptômes », précise Laurie Jacotot, chargée de communication. « Ils ont également expliqué comment se déroulait la prise en charge personnalisée des patients au sein de l’établissement. » Les retours de la soirée sont très positifs et les équipes ont apprécié la disponibilité des médecins. « Les participants peuvent devenir des porte-paroles auprès de leurs proches et transmettre l’information. De plus, ce moment d’échange convivial entre les chirurgiens et les participants a permis de créer du lien et de casser les codes ! »

Au vu de la réussite de ces conférences, d’autres thématiques sont déjà à l’étude.

Des ateliers de jour comme de nuit !
Polyclinique Saint-Côme, Compiègne (60)

Boire un verre de vin rouge par jour protège des risques de cancer*. Info ou intox ? À l’occasion de la journée Mars Bleu organisée le 21, le stand alimentation tenu par une diététicienne et une nutritionniste n’a pas désempli. Les visiteurs devaient classer une série d’affirmations dans des colonnes « info » ou « intox ». De quoi bousculer nombre d’idées reçues et ouvrir les discussions.

Sur le stand du Centre régional de coordination des dépistages des cancers, les intervenants expliquaient comment utiliser un kit de dépistage et où s’en procurer. Avec un jeu sous forme de vrai/faux, ils détricotaient également les préjugés sur le cancer colorectal. Venait ensuite un stand animé par la responsable du service d’endoscopie qui s’appuyait sur une vidéo de huit minutes pour expliquer le déroulement d’une coloscopie. Enfin, laboratoires et associations ont animé des ateliers sur la stomie et les soins de support (association Onco-Oise)…

« Cette demi-journée d’animations et d’information s’est très bien passée » indique Violette van de Wiel, chargée de communication. « Les équipes ont pu se libérer et les visiteurs étaient intéressés. Nous avons eu du passage. » L’autre bonne nouvelle, c’est que les équipes de nuit ont eu, elles aussi, leur Mars Bleu ! De 23h à 2h30, une équipe super motivée est allée à la rencontre des professionnels de nuit pour refaire des ateliers : présentation du kit, jeu nutrition info/intox, photos souvenir « je m’engage pour le dépistage du cancer colorectal… » Et la contre-équipe en profitera également en avril. « Les équipes de nuit apprécient énormément le dévouement des volontaires qui se soucient de venir les informer », confirme Violette van de Wiel. On la croit sur parole.

*Intox

Un « roll-up » géant
Clinique Sainte-Isabelle, Abbeville (62)

Difficile de les ignorer. Sur un roll-up géant déroulé dans l’entrée le 22 mars, les polypes de toutes tailles et de toutes formes attiraient les regards. Et juste à côté, le stand d’information et de prévention, tenu par la Ligue contre le cancer, se prêtait au jeu des questions-réponses. La veille, l’association Agir contre le cancer 80 et la communauté d’agglomérations de la Baie de Somme avaient mené une action d’information. Sur les deux jours, la fréquentation s’est révélée « satisfaisante » et de toute façon, à Sainte-Isabelle, « nous poursuivons notre engagement de santé publique sur le territoire avec nos partenaires sociaux et les professionnels de santé », assure Alexis Leroi, responsable de la communication.

INTERVIEW

Pr Claude LINASSIER,

Directeur du pôle prévention, organisation et parcours de soins de l’Institut national du cancer

Où en sommes-nous de la campagne de lutte contre le cancer colorectal ?

Dans 80 % des cas, le cancer colorectal survient après 50 ans. Il se développe à partir d’une tumeur bénigne appelée polype qui évolue et se cancérise progressivement en plusieurs années.

Le dépistage offre l’opportunité d’intervenir suffisamment tôt car il permet de détecter des lésions précancéreuses ou un cancer à un stade précoce. Dans le 1er cas, le polype sera retiré lors d’une coloscopie et la personne évitera donc un cancer. Dans le second cas, la personne sera guérie 9 fois sur 10.

Le test de dépistage est simple, rapide, efficace, et se réalise facilement chez soi. Il consiste à rechercher la présence (ou non) de sang dans les selles, même invisible à l’œil nu. Pour ce faire, il suffit de tremper un bâtonnet dans les selles, de le mettre dans une boîte hermétique et de l’envoyer par la poste au centre de dépistage grâce à l’enveloppe prétimbrée. Le résultat est adressé dans les trois jours par SMS ou les dans 15 jours par courrier. Si ce dépistage est positif, ce qui advient dans seulement 4 % des cas, cela ne veut pas dire que c’est forcément un cancer, mais que quelque chose saigne. Il faut alors poursuivre les explorations et procéder à une coloscopie pour poser le diagnostic. Alors que 94 % des Français adhèrent au principe du dépistage du cancer colorectal[1], seulement 34,3 % ont réalisé le test sur la période 2021-2022[2].

Plusieurs facteurs font que les gens repoussent la réalisation du test, alors qu’ils sont persuadés que le dépistage est utile. Parfois, certaines personnes estiment que le cancer ne les concerne pas, car ils se sentent en bonne santé. C’est une grave erreur car le cancer colorectal reste longtemps silencieux : il ne donne pas de symptômes à un stade précoce. S’il s’agit d’un cancer débutant, il sera guéri 9 fois sur 10, mais si l’on attend que la tumeur se développe, les chances de survie à 5 ans chutent à 14,3%[3]. De plus, le traitement d’un cancer à une phase métastatique est lourd et bien plus difficile à supporter.

L’objectif de la campagne de communication de l’Institut national du cancer est d’inciter la population à réaliser le test de dépistage tous les deux ans à partir de 50 ans (et jusqu’à 74 ans). Même si le risque de détecter un cancer est faible, dans tous les cas, chacun peut se remercier d’avoir fait le test et de se sauver la vie.

Que faire pour améliorer les données chiffrées relatives au dépistage ? 

La nouvelle campagne de communication de l’Institut national du cancer vise à dédramatiser ce sujet. Le film diffusé à la télévision et sur le digital met en scène une personne qui fête ses 50 ans, et qui, au dessert, s’absente pour faire son test. Bien entendu et comme le rappelle la campagne, il n’est pas obligatoire de réaliser le test le jour de son anniversaire, mais dès 50 ans il doit s’inscrire dans une routine et être réalisé tous les 2 ans : « Vous n’êtes pas obligé de faire votre dépistage le jour de votre anniversaire, mais dès 50 ans faites-le tous les 2 ans et avant tout symptôme. C’est le meilleur moyen de s’assurer qu’il n’y a rien ou de détecter un cancer à un stade précoce. »

Depuis le 1er janvier 2024, les invitations à participer aux dépistages organisés sont envoyées par la CNAM, qui bénéficie d’un savoir-faire certain et de données qui lui permettent un adressage par courriel, SMS ou courrier postal ciblé. Cette année, 14 millions de personnes seront invitées à faire leur test de dépistage du cancer colorectal. De plus, une démarche d’« aller vers » a été mise en œuvre pour les 1,4 million de personnes les plus fragiles. Une centaine de conseillers, recrutés par la CNAM, opèrent à partir de plateformes téléphoniques. Ils sollicitent les personnes sans médecin traitant ou qui bénéficient de la complémentaire santé solidaire, afin de les accompagner personnellement.

L’accès au kit de dépistage a également été facilité. Il est toujours possible de le demander à son médecin traitant, un gastro-entérologue ou un gynécologue, ou encore à un médecin de la CNAM, mais également à son pharmacien depuis avril 2022. Il est aussi possible de le commander directement en ligne sur le site monkit.depistage-colorectal.fr. Enfin, un nouvel espace digital : jefaismondepistage.e-cancer.fr permet également d’accéder à la commande en ligne. Développé par l’Institut national du cancer, ce site apporte toutes les informations nécessaires sur les trois programmes nationaux de dépistage organisé : cancer du col de l’utérus, colorectal, et du sein.

Ces actions sont menées dans l’intérêt de tous.

Quels sont les enjeux de la lutte contre le cancer ?

Le cancer colorectal est, chez l’homme, le troisième cancer le plus fréquent après ceux de la prostate et du poumon. Il est la troisième cause de mortalité par cancer chez la femme après le cancer du sein et du poumon. En France ce sont 17 100 décès par an et plus de 47 000 patients touchés avec une légère prédominance chez l’homme, d’où son importance en termes de santé publique. Au niveau mondial, l’Organisation mondiale de la santé estimait en 2020 à 1,9 million le nombre de nouveaux cas et 930 000 décès dus au cancer colorectal.

Le taux minimum de participation recommandé par l’Union Européenne à la campagne de dépistage du cancer colorectal est de 45 %. Avec un taux de participation de 34,3 % sur la période 2021/2022, la France est bien en-deçà des objectifs fixés. À contrario, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, avec des taux de participation respectifs de 72,7 % (2017) et 57 % (2018), sont bien meilleurs. L’objectif de 65 %* de taux de participation, fixé par la Stratégie décennale de lutte contre les cancers, permettrait chaque année d’éviter 5 700 cancers et 6 600 décès.

Au-delà de l’augmentation de la participation au dépistage du cancer colorectal, il est également important de sensibiliser la population aux facteurs de risques favorisant le développement d’un cancer colorectal. Parmi ces facteurs de risques, il y a notamment l’obésité, qui touche des personnes de plus en plus jeunes et résulte de la sédentarité combinée à une alimentation déséquilibrée à base de viande et de produits transformés. C’est pourquoi, il convient d’ajouter aux campagnes de dépistage la lutte contre le surpoids par la promotion de l’activité physique, d’une alimentation équilibrée et une réduction de la consommation de viande rouge, d’alcool ou le tabagisme.

Entre un polype bénin et un cancer métastasique il y a tout un continuum. Il est de la responsabilité de chacun, puisque nous en avons les moyens, de se mettre dans une situation de prévention et de participer aux dépistages organisés, qui peuvent sauver des vies.

*https://www.e-cancer.fr/content/download/317173/4544094/version/3/file/Strate%CC%81gie+de%CC%81cennale+de+lutte+contre+les+cancers+2021-2030+V2.pdf

[1] Posts-tests BVA/INCa (campagne de communication) 2023 sur des échantillons représentatifs de la population cible 50-74 ans.

[2] Source données Santé publique France.

[3] Surveillance Epidemiology and End Results (SEER) 18 Stat Fact Sheets: Colon and Rectum Cancer. (2010-2016), 2020

 

Crédits Photos :

Clinique Esquirol Saint Hilaire et Calabet, Agen (47), Clinique Chirurgicale de Martigues, Martigues (13), Pôle Santé République, Clermont-Ferrand (63), Hôpital Privé des Peupliers, Paris (75), Hôpital Privé Paul d’Egine, Champigny-sur-Marne (94), Hôpital Privé Dijon-Bourgogne, Dijon (21), Polyclinique Saint-Côme, Compiègne (60), Clinique Sainte-Isabelle, Abbeville (62)